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Identité coopérative : UTB, une société coopérative et participative (Scop) très partageuse de son résultat

UTB, Scop TI, Enercoop, Alma ; quatre coopératives, quatre entreprises singulières qui illustrent un modèle de gouvernance différent de l’économie traditionnelle, que la coopérative UpCoop a choisi de mettre en lumière, à l’occasion de la célébration de ses 60 ans.

UTB, c'est le mariage des métiers du bâtiment et le statut de coopérative de production. Un mariage finalement assez naturel où l'on retrouve la culture du savoir-faire, de la transmission et la reconnaissance de la valeur travail dans le partage de la valeur créée.

C'est l'une des vieilles dames dans le monde des Scop (Sociétés coopératives et participatives). Un indice… UTB est née en 1933, soit 14 ans avant la loi de 1947 qui régit, encore aujourd'hui, les sociétés coopératives ouvrières de production. A l'origine spécialisée dans les travaux de couverture et de plomberie, elle grandit et se diversifie progressivement pour devenir la plus grande Scop du bâtiment en France : 1 200 collaborateurs, plus de 170 millions de chiffres d'affaires et une quinzaine de métiers qui permettent de maîtriser des chantiers prestigieux, comme la réfection de la couverture du Château de Chambord, ou modernes comme la réalisation d'un groupe scolaire en ossature bois et isolation paille à Rosny-sous-Bois.

Partage des valeurs

"Nous sommes à la confluence de deux mondes riches en valeurs humaines que sont le bâtiment et la coopération", résume Charles-Henri Montaut, le PDG d'UTB. "Deux mondes très complémentaires ", ajoute-t-il. Le bâtiment est l'un de ces secteurs d'activité ou les barrières à l'entrée sont rares, "quel que soit le statut de l'entreprise", précise le dirigeant d'UTB. Mais les Scop, elles sont "des entreprises qui mettent en valeur ce corps social du collectif de salariés", illustre Chares-Henri Montaut.

Chez UTB, cela se traduit par une ouverture forte à l'accueil d'apprentis (130 contrats d'apprentissage, soit un salarié sur dix environ) et une politique de promotion interne assumée : " Le développement de l'entreprise s'appuie sur la progression des équipes, de compagnon à chef d'équipe et chef de chantier." Passé deux ans dans l'entreprise, le turn-over est quasiment nul à UTB. Mais dans les deux premières années, la moitié des salariés partent sous d'autres cieux. "Nous avons une exigence qui ne convient pas à certains."

Partage de la valeur

En face de cette éthique qui fait de la communauté des salariés l'actif principal de l'entreprise, il y a une logique du partage de la valeur propre aux Scops. "Nous utilisons des outils qui peuvent se retrouver dans toutes les entreprises mais avec des effets qui sont supérieurs dans les Scops."

Lorsqu'il y a un résultat, il est partagé en deux. Une partie abonde l'intéressement versé à chaque salarié. L'autre moitié est partagée en trois : "la participation (pour les salariés), les dividendes (pour les sociétaires) et les réserves impartageables qui restent dans l'entreprise", explique M. Montaut.

"L'entreprise est extrêmement partageuse quand il y a un résultat d'exploitation positif", se réjouit-il. Mais attention, chez UTB on parle Scop jusqu'au bout des ongles : "dans une Scop, les associés ne sont pas propriétaires d'un bout de l'entreprise. Ils détiennent des parts sociales qui sont une reconnaissance de dette, plus qu'un titre de propriété.  Et mon rôle, en tant que président de l'entreprise est d'être le garant de l'intérêt de la personne morale qui s'appartient à elle-même. Nous jouons cette philosophie d'origine à fond."

Une entreprise dans son temps

UTB s'est fortement développé ces dernières décennies. Dans les années quatre-vingt-dix, l'entreprise passe le cap des 500 salariés en Ile-de-France. En 2016, elle a doublé ses effectifs. 2024, ils sont 1200 et UTB est présent dans huit régions françaises, avec l'ambition de couvrir bientôt l'ensemble du territoire national. Tout ça avec les hauts et les bas du marché du bâtiment.

UTB sait s'adapter à la demande de construire toujours plus écologique. "Je ne sais pas si notre statut de Scop a joué dans cette ouverture. Nous sommes d'abord une entreprise qui essaie de se positionner au mieux face aux demandes des clients. Mais j'en reviens toujours à ce corps social des salariés. C'est une base sociale très précieuse qui nous rend peut-être plus sensible aux phénomènes sociétaux", s'interroge le PDG.

UTB a d'ailleurs été l'un des premiers à se lancer dans la certification ISO 26000 qui reconnait l'engagement sociétal des entreprises tant sur le plan social qu'environnemental. "Nous évoluons dans un secteur extrêmement concurrentiel. Nous essayons de faire en sorte que ce statut soit un atout", conclut Charles-Henri Montaut.

 

UTB en bref : 

  • 91 ans d'existence avec une création en 1933 
  • Une Scop du bâtiment, acteur majeur du second-œuvre, de la construction écologique, mais aussi de la restauration de monuments historiques. 
  • Un esprit de compagnon où l'apprentissage et la promotion interne sont au cœur de la stratégie de développement. 
  • 1200 Collaborateurs dont 130 apprentis, couvrant 14 corps de métiers 
  • La moitié est sociétaire de la Scop 
  • Plus de 140 millions d'euros de chiffre d'affaires 

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