Partir en livre : trois questions à Vincent Monadé, Président du Centre national du livre

Dans le cadre de ses activités militantes pour la démocratisation de la culture, le groupe Up est partenaire de Partir en Livre, la grande fête du livre pour la jeunesse.

Mobiliser les professionnels, le monde associatif, les partenaires publics et privés pour transmettre le plaisir de lire est au cœur de cette manifestation nationale, populaire et festive.

Le programme de Partir en Livre se décline en diverses initiatives originales et variées rendues possibles grâce à une mobilisation très large des professionnels, du monde associatif et de nombreux partenaires, publics et privés.

Ateliers, lectures, rencontres avec des auteurs et des illustrateurs, bibliothèques et librairies hors les murs, spectacles et jeux… Les animations proposées dans toute la France sont autant d’invitations à lire et aimer lire en toute liberté pour les tout-petits comme pour les jeunes adultes, sur leurs lieux de vacances ou près de chez eux.

Fer de lance de cet événement, le Centre national du livre  (CNL) est un établissement public dont la vocation et le rôle sont de soutenir l’ensemble de la chaîne du livre (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothèques, promoteurs du livre et de la lecture). Interview de Vincent Monadé, son président, qui nous explique quels sont les grands enjeux d’avenir pour le livre, et comment le numérique transforme notre rapport à la lecture et à l’écriture.

Quels sont les grands enjeux d’avenir pour le livre ?

La précarisation des auteurs, la transmission des entreprises d’édition indépendante et la rénovation des entreprises de libraire pour que les boutiques soient accueillantes, claires, belles… Ce sont les enjeux fondamentaux du livre aujourd’hui.

Quelles actions le CNL mène-t-il pour soutenir la chaîne du livre ?

Pour les auteurs, nous accordons des bourses de création, de 3500 à 28 000 €. Pour les éditeurs, il y a deux types d’aide : l’aide à la publication et l’aide à la traduction, dans les deux sens. Les libraires sont aidés soit par des prêts à taux zéro pour la reprise ou la transmission de la boutique, soit par des subventions pour la mise en avant de leur fonds ou l’organisation de leur fonds. Nous aidons aussi les festivals de la vie littéraire et les médiathèques. Toutes les demandes d’aide sont étudiées par 17 commissions, qui se réunissent trois fois par an. Notre budget d’aide est de 26,3 millions d’euros par an environ.

Quelles observations faites-vous sur le rapport à la lecture, et sur la manière dont le numérique le transforme ?

Les gens lisent et les grands lecteurs baissent. Ce sont les deux constats réels qu’on peut faire, le reste c’est du ressenti. Sur le numérique, le livre numérique homothétique, c’est-à-dire qui reprend exactement le contenu du livre imprimé, n’a aucun intérêt, sauf en mobilité. En revanche, en termes d’écriture c’est très différent : l’écriture sur des blogs, l’auto-publication, la fanfiction, cela peut nous amener de nouveaux auteurs. C’est un lieu de formation fabuleux pour les nouveaux auteurs. Ce qui change profondément aussi, c’est la manière dont on vend les livres : on voit la disparition de la presse traditionnelle comme puissance de recommandation, et le plébiscite de la recommandation par les pairs et non plus par les sachants. Le numérique opère donc une révolution copernicienne dans la commercialisation de nos livres.

Pour revenir aux livres eux-mêmes, ce qui m’intéresse énormément ce sont les livres enrichis, comme Les Super-héros détestent les artichauts, de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez chez Albin Michel, ou L’Homme-Volcan de Mathias Malzieu, il y a quelques années, qui est le premier que j’ai vu qui m’a bluffé. On est sur le chemin de quelque chose de révolutionnaire dans la façon d’appréhender la lecture. Il peut se produire plein d’inventions que le simple fait d’imprimer ne permettait pas. Mais les investissements pour ce type de livres sont très lourds : en plus de l’auteur, il faut un studio d’animation et de jeux vidéo, un réalisateur, un graphiste…

Tant qu’il n’y aura pas de public ces ouvrages seront difficiles à produire, et en même temps il ne peut pas y avoir de public sans offre. C’est un peu le serpent qui se mord la queue.

Plus d’informations :

Partir en Livre

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Chèque Lire

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