Chantiers-Passerelles : Donner un second souffle au Travail d'Intérêt Général
C’est à travers la rencontre de jeunes étudiants préparant le concours du Ministère de la Justice et portant l’idée simple que le travail d’intérêt général (TIG) devait trouver un nouveau souffle pour continuer à se développer qu’est née l’association Chantiers-Passerelles en 2014.
L’enjeu de l’association est de contribuer au développement d’une alternative humaine et efficace à la prison par le travail d’intérêt général (TIG). Disposant d’un cadre légal depuis 1983, pour la première fois en France, une sanction fait appel à l’implication de la société civile pour permettre à une personne condamnée d’exécuter une activité pour la société, dans une démarche réparatrice et ainsi d’éviter l’effet désastreux et désocialisant de l’incarcération. Il s’agit également de favoriser l’insertion sociale par la formation au travers des collectivités publiques, des établissements publics, des bailleurs sociaux et d’entreprises privées investies d’une mission publique. Chantiers Passerelles intervient depuis 2014 pour donner un nouveau souffle à cette sanction intelligente et pleine de promesses, porteuse de sens, de liens, de richesses et d’échanges à travers les travaux annoncés.
L’association a donc pour ambition de :
- Développer des actions de sensibilisation, d’information et de formation à destination des structures pouvant accueillir des personnes en TIG (associations, collectivités, entreprises chargées de missions de service public…)
- Faire du TIG un tremplin pour l’insertion professionnelle et citoyenne, notamment des jeunes, à travers une action d’accompagnement et de formation.
Dans le cadre d’un projet-pilote expérimental, l’association Chantiers-Passerelles a construit et proposé une action d’accompagnement et de formation à destination des jeunes (de 18 à 30 ans) : un nouveau Parcours-Passerelle d’intérêt général à réaliser en Savoie. En partenariat avec le SPIP de Savoie, la Mission Locale Jeunes du bassin Chambérien, Unis-Cité et l’École de la 2ème Chance, un stage collectif de 25 heures permet aux jeunes de travailler sur le développement de leur projet de formation et d’emploi grâce aux 5 thématiques suivantes :
- Construire un projet professionnel en accord avec ses talents et ses valeurs
- Utiliser ses ressources dans sa démarche de recherche d’emploi
- Rencontrer l’entreprise et le monde du travail
- Communiquer et renforcer sa posture professionnelle
- Trouver sa place d’acteur dans la société
Sur chacune des thématiques, une personne spécialiste du sujet intervient et co-anime. Une rencontre avec la Mission Locale, Unis-Cités et l’École de la 2ème Chance est proposée.
À l’issue du parcours, un suivi individuel sous la forme d’un parrainage (par un bénévole de l’association) est proposé à chaque jeune. 4 sessions ont été organisées en 2016, pour accompagner 24 jeunes en TIG.
3 questions à Sylvain Lhuissier, Délégué général de Chantiers-Passerelles
Comment fonctionne l’association ?
Pour mener son action en faveur d’une justice plus inclusive, Chantiers-Passerelles s’appuie sur trois salariés permanents, trois volontaires en service civique et une quinzaine de bénévoles engagés.
Quelles actions menez-vous ?
Chantiers-Passerelles agit sur 3 axes : développer une alternative humaine et plus efficace que la prison, à travers notamment la création et l’animation d’un Forum du TIG pour réunir les parties prenantes de demain ; mobiliser les personnes condamnées sur leur projet d’insertion professionnelle et citoyenne, pendant et après la peine, à travers les Parcours-Passerelles ; permettre aux citoyens de comprendre et de s’approprier les clés du débat sur la justice pénale, la prison et ses alternatives, à travers des rencontres citoyennes et des cycles de formation.
Que vous apporte le soutien de la Fondation du groupe Up ?
Le soutien de la Fondation du groupe Up permet de réaliser 4 Parcours-Passerelles que des jeunes en fin de peine intègrent pour construire leur projet professionnel grâce à des modules sur le rapport à soi, à l’autre, à l’entreprise et à la citoyenneté.