• Article

Identité coopérative : Alma, une Scop de la Tech leader et indépendante

A l’occasion de son soixantième anniversaire, UpCoop dévoile un 2nd portrait de coopérative : Alma. L’opportunité de démontrer à nouveau que le modèle coopératif, qui est celui d’UpCoop, est un modèle de gouvernance qui concilie innovation sociale et développement économique à long terme.

La Scop Alma édite des logiciels pour différents secteurs industriels et de la santé. Alma est la seule entreprise, parmi ses concurrents, à avoir conserver son indépendance. Ce qui ne l'empêche pas d'être l'un des leaders mondiaux de son secteur.

"Nous sommes l'un des principaux éditeurs mondiaux de logiciels pour la découpe et le soudage robotisé", explique Laurence Ruffin, PDG d'Alma. Pour parler technique, Alma développe des logiciels de conception et fabrication assistée par ordinateur (CFAO) pour la tôlerie et la mécano-soudure Ses clients sont des entreprises industrielles et des constructeurs de machines-outils qui attendent autant des gains en termes de productivité, que d'économie de matière.

"Nos trois principaux concurrents se sont fait racheter par des fonds de pension et certains ont déjà été revendus depuis, " complète Laurence Ruffin. Alma reste le seul éditeur indépendant puisqu'en tant que Société coopérative et participative (Scop), 65 % du capital, au moins, doit être détenu par les salariés. Chez Alma c'est 100 % du capital : " Le fait que nous ne soyons pas revendables est une force non négligeable pour nos clients. Nous n'allons pas disparaître du jour au lendemain."

L'esprit du savoir-faire

Le pendant de cette règle est qu'il peut être plus compliqué de trouver des investisseurs au moment de se développer. Mais pour Alma, ce n'est pas un souci. La croissance de son activité, depuis sa création en 1979, a permis de consolider très fortement ses fonds propres par la mise en réserve d'une part importante de son résultat annuel. C'est une autre règle qui s'applique à toutes les Scop : le résultat est partagé entre les salariés (participation), les sociétaires (dividendes), et les réserves impartageables de l'entreprise qui alimentent sa capacité d'autofinancement.

Grâce au statut de Scop, " nous cultivons cette identité d'une entreprise qui possède un savoir-faire reconnu et nos fonds propres nous permettent d'investir dans la Recherche et Développement sans nous endetter ", résume la PDG.

Croissance externe

Alma n'investit pas que dans la recherche et développement. Le groupe Alma compte 180 salariés, dont 70 dans des filiales en France et à l'étranger sur quatre métiers : les logiciels de CFAO, les logiciels de santé (gestion de préparation pharmaceutiques), les applications collaboratives et la gestion de systèmes et de réseaux. "Nous utilisons nos réserves pour développer Alma sur des marchés contracycliques et qui apportent du sens. Par exemple, nous avons investi dans la santé après la crise économique de 2008", souligne Laurence Ruffin. "Nous réfléchissons à une nouvelle pousse pour apporter une contribution environnementale. Cela pourrait être sur l'optimisation des transports publics ou les indicateurs extrafinanciers."

Sa stratégie de diversification l'amène à conduire des opérations de croissance externe. "Après le rachat d'une filiales française, l'idée est de valider la complémentarité réelle de la nouvelle filiale et sa viabilité économique après deux trois ans, puis de faire évoluer culturellement les équipes vers la Scop. "

Scop et agile

Alma a été créée en 1979 par des chercheurs en mathématiques appliquées, animés par une culture d’innovation et d’expertise et de l'intelligence au service de la résolution des problématiques industrielles. La majorité des salariés, aujourd'hui, sont des ingénieurs. Ils travaillent en équipe de 10 à 40 qu'ils appellent les Scopettes. Elles ont une grande autonomie d'action, gèrent leur propre développement. "Cela parle beaucoup aux professionnels qui nous rejoignent : la transparence, l'autonomie et la responsabilité. Cela attire ceux qui veulent construire ensemble."

La participation démocratique est un bon outil pour relier ces scopettes. "40% des Almatiens (les salariés-associés) sont engagés dans une commission ou au conseil d'administration." Une des dernières évolutions issues de cette démocratie d'entreprise est d'avoir mis en place des indicateurs extrafinanciers qui permettent de rendre compte et du projet économique et du projet coopératif. Quatre séries d'indicateurs sont désormais présentés chaque année : sur le partage de la valeur, le partage de la décision, le bien-être au travail et l'impact citoyen et environnemental de l'entreprise. "Cela nous relie totalement à la démarche de citoyenneté économique qui est au cœur du mouvement coopératif", conclut Laurence Ruffin.

 

Alma en bref :

  • Une Scop d'édition de logiciels pour la santé mais aussi l'industrie fondée en 1979 par des chercheurs et des mathématiciens.
  • 180 salariés dans le groupe.
  • 20 millions d'euros de chiffres d'affaires consolidé.
  • Un rapport de un à 2,4 entre le plus bas et le plus haut revenu.
  • L'un des quatre leaders mondiaux des logiciels CFAO, mais le seul qui n'est pas détenu par un fonds de pension ou un groupe.

En savoir plus sur la coopérative Alma